mercredi 25 septembre 2013

Torre david : une vie verticale


dernièrement j'ai vu au cinéma "elysium" dont une des premières vues du film représente une ville dévastée, remplie d'immenses tours délabrées, nues comme des squelettes de béton, sans murs donc, pour se protéger du vide. 
ces tours sont censées représenter cette terre de misère, habitées malgré des conditions de vie inimaginable, au bord du vide.
fiction fascinante d'une vie verticale pour survivre.

extrait d'Elysium

et puis, en discutant un soir avec olivier qui est passionné par tout ce qui touche à l'architecture, nous convenons ensemble que ces images sont surement les plus "marquantes" du film mais selon lui totalement pompées sur le plus grand bidonville vertical du monde à caracas: torre david.


ce gratte-ciel a été abandonné pendant des années, le gros oeuvre était à peine achevé et les façades en cours d’installation quand le promoteur est décédé et que la crise financière de 1994 a mis un terme au projet. Le gouvernement décide de conserver la tour, la laissant à l’abandon pendant douze ans. 
quelques années plus tard et la voila envahie: familles, commerces, torre david et la vie rejoignent la fiction. 

tellement incroyable qu'un livre en raconte l'histoire. 
je l'achète vite fait tellement cette possibilité de vie m'interpelle, me fascine et voila toute l'histoire:



torre david vue sur la ville

torre david pourtant abandonnée, se peuple, étage par étage sans garde-corps. au début la mairie ouvre le 1er étage pour "dépanner" mais peu à peu, ce sont 3.500 habitants qui vont occuper la tour jusqu’au 28e étage. une vie verticale s'organise. avec les années, une copropriété se forme, une communauté s’organise. le "chef" n’est autre que le pasteur de l’église évangélique de la tour, une coopérative est également mise en place et chaque étage a son coordinateur. de cette hiérarchie née une organisation pour "vivre ensemble". 

jeunes habitantes de torre david

Aujourd'hui, torre david est la maison improvisée d'un bidonville vertical de plus de 750 familles, vivant dans une occupation extra-légale et précaire.







si l’eau courante n’est pas disponible, la construction d’un important réservoir et l’achat de pompes ont permis à la tour de se greffer légalement au système de distribution de la ville.
l’occupation n’est pas totalement libre: il faut compter un loyer de 170 bolivars/mois (15 euros au marché noir). 
il y a tout type d'habitants: avocats, étudiants, vendeurs de rue. des occupants ont ouvert leur propre commerce: il y a un coiffeur, un marchand de glace...
torre david est le laboratoire d'une nouvelle vie verticale.



expos, commerces, toutes sortes de vies, de niveaux sociaux s'y croisent, des enfants jouent au bord du précicipe et je n'arrive pas à croire qu'une vie s'y organise. l'humain se fait de la place, s'adapte...

alors pour le moment, ma conclusion petite bourgeoise, est l'introduction de ce livre magnifique que je recommande fortement:


"the problem is not architecture. the problem is te reorganization of thinks which already exists".

je crois que cette phrase va s'appliquer a beaucoup d'autres choses dans nos vies d'aujourd'hui si nous voulons juste un peu ouvrir les yeux... 
une adaptation désastreuse et fascinante.





 

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