lundi 6 octobre 2014

une mère parfaite

ce soir je suis tombée sur un sujet au JT de 20h, sur les parents débordés par leurs enfants. moi qui voulais distraitement surveiller les infos, tout à coups, mon attention a été totalement aspirée par la bouille d'une charmante petite blonde de 10 ans maximum qui jette tranquillement ou roule en boule ses vêtements qui s'accumulent sur son lit ou dans un coin de sa chambre. Sa maman, la gentille quarantaine coquette essaye de la convertir aux vertus d'une chambre bien rangée et d'un lit bien fait et reconnait humblement à l'antenne, étrangement calme, que oui, elle en a marre de devoir répéter sans cesse à sa fille de ranger la chambre ou de crier pour qu'elle consente à remuer le petit doigt.  
"tiens, tiens" me dis-je, curieuse de la suite des évènements. 
s'ensuit un plan séquence sur un jeune couple fatigué venu consulter une psy, leur patience mise à l'épreuve par un petit ayatollha de 4 ans, qui met leurs nerfs à bout. la jeune maman reconnait qu'elle craque et qu'elle crie souvent.

alors la, j'adore, LA psy super zen et calme (on dirait que ces nanas sortent d'un hashram dont les enfants sont exclus, justement) qui vient de publier un livre au titre Ô tellement évocateur et malin:  "Elever ses enfants sans élever la voix"  prodigue quelques conseils (que l'on peut découvrir en achetant son livre donc), pour retrouver coopération et harmonie familiale. 
quand à la première maman, elle se fait aider par une coach, une sorte de super nanny qui propose aussi une cooperation mère/enfant pour retrouver l'équilibre et éviter les cris (non mais qui a le temps et les moyens pour se payer une coach familiale???)

 éviter les cris donc...

déjà épuisée par une rentrée fracassante alors que nous n'avons même pas encore entamé l'automne, je me sens à l'issu de ce sujet d'une part beaucoup moins seule, d'autre part, assez en colère après ces psys qui ne mesurent pas ou plus simplement n'ont pas envie de mesurer que nos vies de parents associés à nos vie professionnelles tournent parfois au vinaigre passé 20h, quand il s'agit de réunir son monde à table (qu'on a appelé environ 5 fois) et que tout le monde se tienne bien, sans critiquer le plat, sans aligner gros mot ou lieux communs ou encore nous annoncer une mauvaise note. sur ce, ajouter une pincée de famille recomposée alors la, chaque soir, chaque week-end, on s'apprête à gravir l'himalaya... et qu'un bon cri primaire parfois peut échapper à toute personne normalement et surtout humainement constituée. sauf robot ou moine zen.

a mon sens, l'harmonie familiale sans que jamais personne n'élève la voix dans la maison s'apparente à de la pensée magique, une sorte de pays des bisounours auquel j'ai beaucoup de mal à croire. 

l'éducation bienveillante, c'est tout ce dont nous rêvons pour notre
progéniture, les aimer, les choyer mais nos vies, nos stress, nos emplois du temps parfois nous malmènent et je pense qu'une bonne colère, c'est la vie, si bien sur, cela ne devient pas systématique. 

bien sur que l'on peut se faire aider si la situation déborde et que l'on perd pieds mais je pense qu'il faut surtout arrêter de culpabiliser les parents (avec des sujets au 20h) et qu'il est normal et sain d'être dépassé et parfois en colère et que personne n'est parfait.  nous ne sommes pas surhumain. 
j'ai cessé de croire que je pouvais être wonder-woman (même si j'essaye encore et toujours, c'est plus fort que moi), surtout face à de tous petits enfants... ou a de grands ados. 

je crois que c'est surtout en essayant de lâcher prise qu'on retrouve un peu d'harmonie. j'avais pour mon premier bébé une pédiatre formidable, qui m'avait dit le jour ou je décidais de me séparer de son papa: "ne vous inquiétez pas: n'ayez pas peur de bien ou de mal faire avec les enfants, parque de toutes façons, vous faîtes mal. Faites de votre mieux, c'est tout".
j'ai gardé cette phrase comme un mantra anti-culpabilité.

Ce qui ne veut pas dire qu'il faut passer sa vie à hurler après ses enfants, loin de la, mais qu'il faut surtout chercher en soi les solutions pour faire au mieux avec les siens.

 C'est la toute l'histoire de nos vies, non?