Malgré un été plutôt animé bien que maussade sous nos cieux parisiens,
j’ai pris le temps de lire. Je me suis interdit toutes sortes d’écran, séries
tv que je dévore à coups de 3 ou 4 épisodes, moins de réseaux
sociaux, de blogs, etc.
En faisant le bilan de mes lectures - bien avant la rentrée littéraire
et le déferlante des blockbusters nothombien ou autres beigbeder (que je ne boude pas
pour autant) et le « merci pour le moment » qui a squaté les pages
littéraires et les médias en général (de rien, la bombinette a été lachée sur la semaine d'un lancement littéraire, ce qui a signifié chômage technique pour moi mais bref) – je me suis aperçu que j’avais passé l’été en afrique.
Tout a commencé à cause du travail, j’ai du m’occuper de la presse du
lancement d’un nouveau prix littéraire, le prix Matmut, qui a d'original d’être décerné sur manuscrits. la lauréate de la première édition est Laure Gerbaud pour son superbe « Racines mêlées ». comme j’avais les épreuves en juin, j’ai eu le plaisir de découvrir cette plume singulière. Ce livre m’a transporté au Niger, dans une histoire d’amour passionnelle et impossible. Un récit poétique, lyrique et sensuel. j'ai terminé sa lecture troublée. cet ouvrage a fait ressurgir tous mes souvenirs du sénégal (25 ans déjà), mes émotions, mes sensations africaine et surtout le terrible désir qui s'était emparé de moi de rester la-bas, comme envoutée avec le rêve fou d'être karen blixen et d'avoir une maison en afrique...
d'accord, meryl strep et robert redford n'y sont pas pour rien:)
out of africa - 1985 |
ensuite et encore dans le cadre travail (parfois, I love my job), je rencontre Audrey Pulvar dont je vais défendre à l’automne 2014 son beau livre « Libres comme Elles », 21 femmes dont elle brosse le portrait d’une plume que je ne connaissais pas non plus, une plume maligne et acérée, sensuelle aussi mais j'y reviendrais. En parlant avec elle du choix des femmes de son livre, elle m’encourage à lire Beloved de Tony Morrison un livre et un auteur qui m’ont totalement échappés. en me plongeant dans cette oeuvre si américaine, c'est plutôt en afrique vers le berceau de l'esclavage que je suis allée pour trouver les racines de la souffrance et de l'indignité humaine sans frontières. je ne l'ai pas trouvé facile à lire son beloved, un peu trop symbolique pour moi, mais l'histoire de ce drame, l'attachement au personnage a été plus fort et je pense que son traitement, justement un peu onirique, en est la force.
puis sont venus le tchad et le soudan avec Marthe et les enfants du désastre de Alain Lavelle que je rencontre pendant les vacances et qui m'offre son livre. un vrai coups de foudre pour cette histoire dans le chaos de la vie humanitaire qu'il nous fait toucher d'un oeil sincère et encore une fois, une nouvel auteur, pragmatique, efficace qui nous emporte dans la folie de ce continent.
enfin ma moitié m'a donné le livre de son cousin guillaume jan, Traîne-savane qui se passe en grande partie au congo. ce fut ma dernière lecture coups de coeur du mois d'aout et le moment ou je réalisais que j'avais passé un été en afrique entre niger, congo, tchad et soudan.
traîne-savane est l'histoire d'un aventurier (surement un vieil ami de nicolas bouvier) amoureux de l'afrique et de livingston mais aussi de belange, qui sous pretexte de chercher un village pygmée pour se marier avec sa belle congolaise, nous fait retourner sur les pas du missionnaire. je ne pouvais pas mieux tomber pour terminer mon été, voyage et amour, afrique et belange. encore un livre que je ne peux que conseiller à ceux qui aiment voyager en littérature et en afrique en particulier.
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